Un jour historique pour Pistorius et pour le sport
Editorial du Monde | | 27.08.11 |
- la date : une actualité
- la source : extra-sportive
- le type de texte : éditorial
- le titre : un cas particulier, qui appelle une extrapolation.
- une problématique a-priori ?
- une problématique a-priori ?
Dimanche 28 août, sur la piste de Daegu, en Corée du Sud, Oscar Pistorius devrait entrer dans l'histoire du sport. Non pas parce que l'athlète sud-africain est en mesure de battre le record du monde du 400 m, distance sur laquelle il dispute les championnats du monde. Mais parce qu'il est le premier sportif handicapé à concourir avec les athlètes valides dans une compétition internationale. Né sans péronés et amputé des deux pieds à l'âge de 11 mois, Oscar Pistorius court avec des prothèses en carbone ultramodernes.
A 24 ans, celui qu'on surnomme "The Blade Runner", le coureur aux lames, affiche un palmarès dont peu de sportifs valides peuvent se prévaloir : trois records du monde handisport (100 m, 200 m et 400 m) et quatre médailles d'or aux Jeux paralympiques de 2004 et 2008. Il y a trois ans, Oscar Pistorius n'avait pas réussi à réaliser les minima pour se qualifier pour les Jeux olympiques de Pékin. Mais le 19 juillet, en portant son record personnel sur le tour de piste à 45''07, il a obtenu son billet pour les Mondiaux de Daegu.
Cette première historique sonne comme une victoire pour l'ensemble des athlètes handisport et des personnes handicapées en général, trop souvent tenus à l'écart du monde du sport comme de la société. Alors que les sportifs handicapés n'aspirent, pour la plupart, qu'à concourir en même temps que - mais pas forcément avec - les valides, les Jeux paralympiques continuent à être organisés après les Jeux olympiques, une fois que les équipes de télévision du monde entier ont plié bagages. Avec Oscar Pistorius, un athlète handicapé se retrouve, enfin, sur le devant de la scène d'une grande compétition internationale. A la veille des championnats de Daegu, le Sud-Africain est presque parvenu à faire de l'ombre à la star de l'athlétisme mondial, le sprinteur jamaïcain Usain Bolt.
Le courage et le charisme d'Oscar Pistorius, alliés au génie de la technologie, en ont fait un héros des temps modernes. Le créateur Thierry Mugler l'a choisi pour le lancement de son nouveau parfum pour hommes. Quelques mois plus tard, L'Oréal sacrait, au Festival de Cannes, Aimee Mullins, mannequin américain et ex-athlète handisport également amputée des deux pieds, ambassadrice de la marque. Toujours à la recherche d'icônes, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a peut-être trouvé sa nouvelle locomotive.
La polémique n'est pourtant pas éteinte sur le cas Pistorius, qui divise la communauté sportive. En 2008, l'IAAF s'était opposée à la participation de l'athlète aux Jeux de Pékin, sur la base d'un rapport concluant que ses prothèses en carbone lui conféraient un avantage sur les athlètes valides. Les lames d'Oscar Pistorius posent en effet la question de la limite du recours à la technologie dans le sport : ces fabuleuses prothèses relèvent-elles du dopage technologique ? En cassant la décision de l'IAAF, le Tribunal arbitral du sport a répondu non. L'intégration des sportifs dotés de ce type de prothèses, a-t-il estimé, doit être considérée comme "l'un des défis de la vie au XXIe siècle". Un défi enfin relevé.
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