jeudi 13 décembre 2012

l'infobésité (3)

Les Américains ne souffrent pas d'infobésité

Par Marie-Catherine Beuth le 4 septembre 2012, Le Figaro

Plusieurs centaines de chaînes de télévisions, des kiosques qui débordent de magazines, des distributeurs de journaux payants ou gratuits tous les 100 mètres, sans oublier les milliers de sites d'informations et blogs plus ou moins spécialisés qui abondent sur Internet... Cette profusion réjouit les Américains plutôt que de leur donner le vertige, affirme une récente étude menée à la Northwestern University (NWU) et publiée dans le journal Information Society.

Selon celle-ci, l'abondance d'informations donnerait l'impression aux Américains d'avoir "
plus de pouvoir" et de choix, ce qui les rend plutôt "enthousiastes" qu'angoissés par l'idée d'être dépassés. De même, contrairement à ce que redoutent nombre d'observateurs, les sondés n'auraient pas tendance à rester confinés à des espaces où ils trouvent des gens qui pensent comme eux. Ce sont les conclusions tirées de l'observation de 77 Américains réunis dans 7 groupes de discussions par trois chercheurs de NWU. "Les gens sont capables d'obtenir leurs informations d'un ensemble varié de sources et qu'ils sont plutôt satisfaits d'avoir ce choix", estime Eszter Hargittai, l'auteur de l'étude.

Les "infogloutons" sondés par les chercheurs de NWU ont précisé que la télévision était leur média de prédilection (en volume), suivi de près par Internet. Les informations trouvées sur le Web bénéficiaient d'un
a priori plus favorable que l'information télévisée. Enfin, ceux qui se sont dit débordés par l'information pléthorique actuelle étaient souvent ceux qui étaient moins agiles sur Internet et les réseaux sociaux.  

Sur le fond, cette prétendue soif d'informations et d'abondance (vive le déclaratif !) laisse toutefois songeur... En effet,
que reste-t-il de la consommation de toutes les nouvelles que ces Américains se réjouissent de pouvoir consulter ? On peut se poser la question, quand une autre récente étude affirmait que  51% des Américains pensent que le cloud computing est une affaire de météo...



Infobésité : vers un encadrement du mail professionnel ?

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C’est la tendance qui fait bûcher les chercheurs préposés à la question de la santé des salariés : l’ « infobésité », ou la surcharge d’informations subie par les salariés désormais connectés en continu, demeure pourtant négligée dans les entreprises.
Dernière du genre, une étude du fournisseur de solutions web Sciforma a ainsi établi que 84% des Français se disent perturbés par leurs messageries, leur téléphone portable et les réseaux sociaux. En outre, selon l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises, plus de la moitié des salariés passeraient plus de deux heures par jour à gérer leurs mails.
Pourtant, alors que la gestion du stress est affichée comme l’une des grandes priorités sociales des entreprises, aucun des 184 RH interrogés dans le cadre de l’étude Santé au travail, publiée ce 28 août par CSP Formation, n’a prévu d’encadrer l’utilisation des mails pro dans l’année à venir. L’organisme de formation rapporte que, pour 70 % des responsables interrogés, la réglementation demeure le « facteur déclencheur » de toute action d’envergure dans le domaine de la santé au travail.
Est-ce à dire que l’utilisation du mail pro’ devrait être réglementée dans les open space ? C’est l’avis d’un certain nombre de chercheurs. « Il faut des règles », a ainsi déclaré Thierry Venin, chercheur au CNRS, interrogé par l’AFP. Les salariés sont « à la fois les premières victimes de cette surcharge, mais aussi les principaux acteurs » du problème, a renchéri Caroline Sauvajol-Rialland, maître de conférences à l'Université Catholique de Louvain et à Sciences Po Paris, insistant ainsi sur l’importance de faire évoluer les modes de travail au sein des entreprises. Or, pour l’instant, les initiatives allant en ce sens sont bien rares et plutôt symboliques.  Celles prises par EDF, la Société générale ou le groupe Casino, consistent à conseiller aux salariés de « préférer le face à face au mail ». Canon France est allée un peu plus loin : une fois par trimestre, ses 1 800 employés sont incités à une journée sans mail pour privilégier les échanges.
Et vous, ressentez vous ce que certains appellent la « dictature du mail » ?
Marine Relinger & Elodie Buzaud © Cadremploi.fr, 31 / 8/ 2012

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